FIN DE CALVAIRE POUR LES SANS-PAPIERS ALGÉRIENS DU CENTRE DE BRUXELLES
Les harragas s'accrochent au plan belge de sauvetage
Les harragas font confiance au plan belge de sortie de la tragédie. Leur calvaire, pour autant, n’est pas encore terminé.
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Jusqu’à hier, ils étaient en grève de la faim. Cinquante jours. Les «sans-papiers » ou les «clandestins», les «grévistes de la faim», les «illégaux», chaque titre de la presse belge les classifie dans l’une ou l’autre des catégories. Parmi eux, 14 Algériens. Certains, ici, depuis fort longtemps. D’autres sont arrivés il y a peu. Les autorités belges et les organismes publics chargés de trouver avec eux des solutions leur ont proposé un plan qu’ils ont jugé correct. Loyal. Une attestation — de trois mois — qui permettra à certains d’introduire un dossier de régularisation et à d’autres de compléter leur demande. Le représentant de l’Office des étrangers (ministère de l’Intérieur, organisme fédéral compétent) s’est engagé, publiquement et devant la presse, à tenir les promesses. L’autre suggestion qui a recueilli les faveurs des grévistes de la faim est l’attribution d’un numéro d’immatriculation les identifiant et qui leur assurera une libre circulation à l’intérieur du royaume. Les associations de défense des droits de l’homme, les avocats et les personnalités politiques belges, nombreuses, qui ont porté le calvaire des «sans-papiers», s’estiment, pour la plupart, satisfaits de l’issue du drame. Pendant donc presque deux mois, des familles entières, beaucoup avec des enfants, ont squatté un bâtiment appartenant à la communauté française (parlement régional) pour attirer l’attention sur leur sort. Les «clandestins » qui ont suivi le mouvement de protestation sont, en fait, deux groupes distincts : le premier est composé d’illégaux des premières générations qui ont, pour nombre d’entre eux, travaillé, ici, sous diverses identités et à qui la régularisation a été refusée. Soit parce qu’eux-mêmes n’ont pas entamé les démarches nécessaires adéquates, ou bien le statut de résider en Belgique leur a été refusé pour une raison ou une autre. L’autre groupe est constitué de «sans-papiers» récents, ce que l’on appelle, médiatiquement, en Algérie les harragas. Si les harragas évitent, généralement, de s’installer à Bruxelles, ceux-là l’ont fait au contraire des autres clandos algériens qui, traditionnellement, préfèrent Charleroi ou Liège (sud du pays - francophone). Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, qui a participé aux «accords» entre la Belgique et les «sans-papiers», s’est montré disposé à les accompagner dans leurs futures démarches administratives. Relevons, tout de même, que les pouvoirs publics belges n’ont pas pensé, un seul instant, à mettre en prison les sans-papiers. Au contraire de la justice algérienne qui, depuis quelques mois, condamne les jeunes Algériens qui se jettent à la mer et qui n’arrivent pas à passer de l’autre côté...
A. M.
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/02/23/article.php?sid=64829&cid=2