le chUn pur hasard me fit découvrir ces vers-ci :
Dans l’Aurès nous allons
En toute quiétude
Aurès Aurès
Ce havre de paix
Chemins tortueux
Qui donc est ce poète qui parle si bien de l’Aurès, Un
Chawi originaire des montagnes certainement. Il se
cacherait derrière un pseudo. Vite j’entrai en contact avec
l’auteur. J’avais faux sur toute la ligne.
Oriabel est une femme sortie tout droit du Moyen Age.
Elle aime l’Aurès tout simplement. Je demande à lire ces
autres poèmes. Très vite je deviens un lecteur privilégié.
Une douceur sauvage émane de ses écrits.
Le jour, elle est cette princesse enfermée dans un
donjon. Une louve certes mais alors la louve de Rome,
celle-la même qui allaita Remus et Romulus. Mais le soir
venu, elle déploie ses ailes et s’élance depuis sa tour en
quête d’une proie. Elle est alors, à l’instar de Vampirella
ou Luciféra, une bête du Gévaudan et transgresse la
raison, enjambe le Styx et défie Hadès dans son antre pour
libérer les amants maudits.
Avec des mots simples et spontanés qui lui sont
propres, cette femme poète écrit et décrit ce sentiment
mille fois licencieux. Elle devient alors une vestale vouée
et dévouée au culte d’Aphrodite.
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A l’instar d’Elizabeth Bowen, de Shirley Jackson, de
Sylvia Townsend, Oriabel aborde le thème du Démon
Lover en des vers délicieusement sulfureux à vous faire
frissonner de plaisir ou d’angoisse un peu comme dans les
ballades celtiques où l’appel de la mort est très fort.
Le désir et la fascination semblent étroitement et
intimement mêlés au banal ordinaire.
La seule question que je me pose est ce que fait
Oriabel en notre époque où la poésie n’a pas de place ?
La savoir là, redonne quelque espoir et offre de la
fraîcheur.
Messaoud NEDJAHIant de la femme louve Aurès oriabel winkler preface m Messaoud Nedjahi