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 Journal d’un flâneur

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zalatoo
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MessageSujet: Journal d’un flâneur   Journal d’un flâneur Icon_minitimeMer 17 Jan - 12:47

Journal d’un flâneur : Patchwork phocéen.
Publié février 2004 : CIDIM
auteur : Mohamed Nadhir sebaa

éxtrais des deux premieres pages




Journal d’un flâneur : Patchwork phocéen.
Publié février 2004 : CIDIM


Départ de Batna. L’avion décolle ... Chacun psalmodie quelques versets propitiatoires pour conjurer le mauvais sort. L’angoisse est visible sur les visages. La veille, cent deux personnes ont été tuées dans l’accident d’un avion Boeing 737 de la Compagnie Air Algérie parmi lesquelles sept français. « Il s’agit du plus grave accident de l’histoire de l’aviation algérienne » titrent les journaux nationaux et étrangers.
Au loin, l’aéroport de Batna, réplique du mausolée imedghass – le sage, en berbère – en grain de lentille disparaît comme happé par la vitesse de l’avion. A l’instant même, la structure architecturale en Bazina cylindro-troconique de l’aéroport alimentait les discussions. Batna, ville de contrastes de 400 000 habitants est partagée entre la pleine et la montagne.. Cernée de hauts massifs, « le pic des cèdres », « Menchar », « Bouzourane », etc., lovée autour d’une anse étroite, elle brille de mille feux la nuit et évoque une fleur aux létales polychromes. Tâche et flaques sombres. Le Parc de Belezma, entouré et enserré de denses forêts, en plein coeur du « Adhrarirène ». « Mont des lions », en berbère, fief des tribus des Aït Fatma-Soltane, Hrektas, Iratna, Thleth, Sellam, Khondrane, Aawawta ... massif fier aux contours accidentés, graves, sauvages jusqu’à l’austérité. Le Parc national de Belezma de type montagnard s’étend sur une superficie de 26 250 ha. Il se situe à 10 kms au nord-ouest de la ville de Batna et touche par ses extensions géomorphologiques huit communes et avec pour centre intégré les communes de Hidoussa – Seriana.
Gardes-forestiers, ingénieurs et techniciens des forêts en Toyata, à dos de cheval ou à mulet, veillent par la surveillance, l’alerte contre les incendies, l’intervention, l’étude et la mise en valeur et sillonnent régulièrement les djebels Tichaou – plus haut sommes du parc avec 2 138 m et ses neiges éternelles, Rfâa, Taxlent, Touggert, le pic des cèdres ...
Les quatre îlots à cèdres sont répartis sur 8 600 hectares et se confondent avec les versants Nord des monts du Maagel, de Bordjen et Tichaou, de Touggert et Boumerzoug.
Le total des cédrières est de l’ordre de 5 900 hectares et se concentre dans le Belzema, l’une des plus importantes montagnes au niveau national et maghrébin, par la superficie plantée riche de 449 espèces végétales et 1 200 plantes dont certaines sont rares (campanule d’Aurésie), endémiques (le grand houx), ou utilitaires (sauge, artémisia herba, le genévrier, le chèvre-feuille, l’étrusque ... ). Côté faune, « El Hadhéra », constitue un espace idéal pour la pérennité des espèces : hyène rayée, loup des Aurés, lynx, chat sauvage, renard, chacal, sanglier, belette, mangouste ... oiseaux rapaces, aigles, buses, faucons ... reptiles, ... Dans ce décor agreste qui se trouve à la croisée de nombreux vestiges classés (Le Medracen, Timgad, Lombèse, Choufi, El Kantara, Rhaouat Merouana, Zana ...)
Des hommes ont décidé de défier l’incurie d’autres hommes et faire reculer incendies, hydre de béton et désertification. Dans ces silencieux hauts lieux forestiers de l’histoire, chacun s’il sait voir, peut espérer côtoyer un jour, l’espace d’un instant, aventure, mystère, poésie et bonheur.
Dans mon cercueil volant je rêve. Des cocons de brume matinale enveloppent l’insecte d’acier. L’inspiration humanitaire qui transparaît dans le quatrain hugolien que je fredonne me fait méditer sur notre lilliputienne condition et la brièveté de notre existence.

« Vous qui pleurez venez à Dieu car il pleure.
Vous qui souffrez, venez à Dieu car il guérit.
Vous qui tremblez venez à lui car il sourit.
Vous qui passez venez à lui car il demeure. ».
La vie est une longue lutte, une succession d’avatars souvent incontournables. A remâcher toutes ces idées déprimantes et moroses, le sommeil vint, malgré le tangage brutal de l’avion. La voix douce coulant du dictaphone annonçant Marseille à portée d’hélices me réveille.
Deux monstres antédiluviens, geckos géants en sentinelles grises, figés par l’histoire, veillent et nous accueillent.
Massilia la grande ville grouillante et belle, explose dans une splendeur fulgurante au bord des eaux bleues de la Méditerranée. Des bâtiments gigantesques se serrent ou se piétinent tels des arbres touffus d’une forêt vierge, hauts à donner le vertige, audacieux jusqu’à toucher le ciel où naviguent à nos côtés des masses de nuages printaniers. Au loin, un fourmillement hétéroclite grossi au fur et à mesure et phagocyte la distance.
Les immeubles de la corniche dans un impeccable alignement, montrent leurs silhouettes drapées par la brume marine, si dense qu’elle les faisait ressembler à des goules, les spectres difformes abritent de très belle demeures blanches. Les parkings superposés aux façades ouvertes enserrent une multitude de voitures.
L’avion, à basse altitude, me faisait frissonner. Ce monstre d’acier est un géant vulnérable. Pigeons et mouettes apeurés par le terrible vrombissement s’envolent dans un sec claquement d’ailes.
L’avion touche enfin le sol dans un bruit aigu de crissement de pneus pour s’immobiliser quelques centaines de mètres plus loin. L’aéroport international de Marseille est habité de caténaires fantomatiques, de pylônes raides, de panneaux et balises de signalisation, de sémaphores, de leviers d’aiguillage. L’oiseau d’acier immobilisé dans le quai nord, souffle par profondes saccades pour exhaler une immense fatigue.
La matinée est avancée. Les chefs d’escale s’emploient à la passation de consignes. Ils laissent des instructions, reçoivent des rapports avant de partir en compagnie des pilotes et hôtesses de l’a ir, goûter au repos, fiers d’avoir accompli leur devoir.
Sous les préaux de la Maintenance, des hommes en bleu de chauffe et casquettes procèdent au démontage de moteurs, sous tel hangar, tandis que d’autres se chargent de mettre à jour cartouches d’identification, régime d’échange, capacité de cuissons, indication de surface des planchers, écartement des pivots de boggies, tare...
Des gendarmes faisaient une ronde, replets, bien sanglés dans leur uniforme. Quelques avions déportés sur la droite sont recouverts par endroit d’une fine poussière qui forment des plaques noires au niveau du fuseau et des ailes, maculés d’huile ou de graisse. Un puissant projecteur de front éclaire encore la voie 12, aux pistes luisantes. Un insolite anémoscope est entreposé dans un coin du « boyau tunnel » de sortie. Puis tout s’enchaîne : vérifications d’usage, récupération des bagages, dernières embrassades ...
Mohammadi Mustapha, responsable coordinateur au Centre d’Information et de Documentation sur l’Immigration et le Maghreb (CIDIM) m’attend. Stature d’athlète et visage soigné lui donnent un air plus jeune. Il porte une barbe taillés à la « Moustaki ». Pratiquant la natation et le yoga style « wado-riu », il garde une excellente forme. Il est aussi un fervent adepte des longues marches. Bien entendu il s’habille « sport » pour ne pas mentir à ces diverses vocations, tout en se donnant une touche de coquetterie qui contraste avec une virilité grâce à une écharpe qui met en valeur ses yeux pétillants d’intelligence. Dans le taxi qui nous mène au Cidmi, il me parle du Centre qu’il anime avec une équipe pluridisciplinaire que je connais à peine .....
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